Comment fonctionne le blocage Omega ?
La circulation atmosphérique est rythmée par le courant jet (ou jet stream en anglais), qui circule généralement d’ouest en est. Toutefois, ce dernier n’est pas rectiligne et il arrive qu’il subisse d’importantes ondulations. Dans le cas d’un blocage Omega, une branche de ce courant jet plonge vers le sud puis remonte brutalement vers le nord avant de redescendre aussi brutalement plus à l’est. Ainsi, la circulation atmosphérique prend la forme de la grecque Omega Ω. Au centre de celle-ci, un anticyclone de blocage se forme avec deux anomalies dépressionnaires à ses pieds.
Schéma d’un blocage anticyclonique Omega au dessus de l’Europe – © Météo Express
Lorsque le blocage Omega se place au dessus de la France comme c’est le cas cette semaine, une puissante cellule de hautes pressions se forme au dessus de nos régions et la masse d’air provient directement d’Afrique, nous apportant un air anormalement chaud. Au sud du blocage, on retrouve deux anomalies fraîches correspondant à deux dépressions (gouttes froides) vers le Portugal et la Grèce. Comme cet ensemble stationne, on observe une chaleur durable sous l’anticyclone et des intempéries persistantes sous les dépressions, d’où de graves inondations en Espagne et en Grèce.
Écart à la normale de la masse d’air vers 1500m le 4 septembre 2023 – © tropicaltidbits.com
Ces blocages ne datent pas d’hier
Il est important de préciser que les blocages anticycloniques – qu’ils s’organisent en Omega ou non – ne datent pas d’hier. On a toujours observé ces situations de blocage et celles-ci ne sont pas induites par le changement climatique. Cependant, le réchauffement de la planète contribue à intensifier les masses d’air chaud qui se créent sous ces dômes de hautes pressions. C’est pourquoi ces configurations conduisent à de nombreux records de chaleur, comme cette semaine.
Zones où la masse d’air était record (en rose) pour la saison le 4 septembre 2023 – © polarwx.com
Le rose sur la carte ci-dessus identifie les zones où la masse d’air a atteint ses niveaux les plus chauds pour un début septembre. Sur de nombreuses régions françaises, jamais la masse d’air n’avait été aussi surchauffée si tard dans la saison ! Une situation engendrée par le blocage Omega mais aussi favorisée par le réchauffement climatique, qui accroît la chaleur disponible dans l’atmosphère.