Tempête Ciarán : 207 km/h, 2 morts et 1,2 million de foyers sans électricité

Jusqu’à 207 km/h !

On critique suffisamment la météo lorsqu’elle se trompe pour souligner lorsqu’une prévision aussi complexe qu’une violente tempête se vérifie. Les services météo officiels avaient émis une alerte rouge sur le Finistère, les Côtes-d’Armor et la Manche et ces trois départements ont été durement touchés. Une rafale exceptionnelle de 207 km/h a été mesurée à la Pointe du Raz dans le Finistère ! 4 autres stations finistériennes complètent le top 5 : 195 km/h sur l’Île de Batz, 193 km/h à la Pointe Saint-Mathieu, 190 km/h à Brignogan et 185 km/h à Ouessant !

 

 

La tempête Ciarán a affecté toutes les régions bordant la Manche où les rafales ont dépassé les 100 km/h dans l’intérieur des terres, atteignant le plus souvent 100 à 110 km/h du bassin rennais à la région lilloise. Des valeurs de 120 à 130 km/h ont été mesurées dans les terres du Pas-de-Calais. Dans le Calvados, on a mesuré 129 km/h à Caen et 145 km/h à Livry ! C’est dans les terres de Bretagne que le vent a été le plus violent avec 144 km/h à Bignan (56) et 163 km/h à Saint-Ségal & Landivisiau ! Notons que Brest a battu son record de vent avec 156 km/h !

 

 

 

Gros dégâts en Bretagne

C’est le département du Finistère qui a payé le plus lourd tribut. Les paysages du département ont été durement affectés par la tempête, particulièrement les littoraux ouest et nord. Le cliché ci-dessous a été pris sur le nord du Finistère au niveau de la pointe de Perharidy où des rafales de 195 km/h ont été mesurées avec un vent moyen de 120 km/h au plus fort de la tempête. De telles vitesses correspondent à 12 beaufort, l’équivalent d’un ouragan de catégorie 1 !

 

 

Symbole de la violence de la tempête Ciarán sur la pointe bretonne, la station de Brest a battu son record absolu de vent avec une rafale maximale de 156 km/h en cours de nuit ! Les dégâts sont importants jusque dans le centre-ville où de nombreux arbres sont tombés, écrasant plusieurs dizaines de véhicules. Les terrasses des restaurants ont été fortement endommagées tout comme certaines infrastructures. Le bras d’une grue s’est aussi brisé.

 

 

 

Dans toute la Bretagne, les arbres sont tombés par milliers et ont coupé de nombreux axes routiers, conduisant même le Préfet du Finistère à interdire la circulation sur l’ensemble du réseau en matinée de jeudi. Outre la violence spectaculaire des vents, il faut ajouter deux facteurs aggravants : des sols meubles en raison des conditions pluvieuses depuis deux semaines et des arbres encore feuillus suite à une météo estivale jusqu’à la mi-octobre. Munis de leurs feuilles, les arbres ont une prise de vent bien supérieure, les rendant très vulnérables.

 

 

1,2 million de foyers ont été privés d’électricité jeudi matin, dont 780.000 rien qu’en Bretagne, des chiffres remarquables ! Bâtiments publics comme logements, de nombreux bâtiments ont été endommagés par la tempête au travers de la Bretagne. C’est dans l’ouest et le nord de la région que les dégâts sont les plus notables. À Lannion dans les Côtes-d’Armor, une rafale record de 158 km/h a été mesurée ! Ces vents violents ont arraché des toitures.

 

 

 

Deux victimes dans le nord du pays

Presque miraculeusement, aucune victime n’est à déplorer en Bretagne et dans la Manche – où on soufflé les vents les plus violents. Les excellentes prévisions et l’importante communication ont probablement aidé. Malheureusement, on dénombre deux victimes plus au nord. Un chauffeur routier a perdu la vie en percutant de plein fouet un arbre qui était tombé sur la chaussée à Ressons-le-Long dans l’Aisne. Par ailleurs, un homme de 72 ans est décédé au Havre après avoir chuté de son balcon au plus fort de la tempête.

 

 

Normandie, Île-de-France, Hauts-de-France et même Champagne, tout le nord de la France a également essuyé des rafales supérieures à 100 km/h, grimpant jusqu’à 179 km/h à Fécamp sur le littoral de Seine-Maritime et 161 km/h au Cap-Gris-Nez dans le Pas-de-Calais ! De plus, l’épisode venteux s’est montré durable sur les Hauts-de-France où l’accalmie n’est arrivée qu’en fin d’après-midi de mardi. Certaines terres du Pas-de-Calais ont dépassé les 100 km/h de 7h à 16h, conduisant à de nombreuses chutes d’arbres.

 

 

 

Des vagues monstrueuses !

En matinée de jeudi, des creux de 10 à 12 mètres sont venus s’écraser sur les littoraux de la pointe bretonne ! En début de journée, une vague d’une hauteur de 21,1 mètres a même été mesurée par la bouée des Pierres Noires située au sud de l’Île Molène dans le Finistère, à mi-chemin entre Ouessant et le Finistère continental. Les images ci-dessous ont été prises depuis Belle-Île dans le Morbihan jeudi matin.

 

 

Avec des vents très violents, une pression excessivement basse (956 hPa à Cherbourg) et une très forte houle, des phénomènes de submersion ont été observés sur les littoraux de la Manche et l’Atlantique. Dès la soirée du mercredi 1er novembre, des débordements ont été observés sur les quais de Dinard en Ille-et-Vilaine. Notons que le coefficient de marée modéré (72) a permis de limiter considérablement les submersions, qui furent globalement moins importantes que redouté.

🌊 Images de la surévélation du niveau de la mer engendrée par la tempête Ciarán à Dinard en Ille-et-Vilaine mercredi soir. (© Onnee Eric) pic.twitter.com/GqH4J2aN7V

— Météo Express (@MeteoExpress) November 1, 2023

Le temps va rester très agité en cette fin de semaine avec un nouveau coup de vent ce samedi 4 novembre. Consultez nos prévisions à 10 jours.