Qu’est-ce qu’une vague de froid ?
Employé à tort et à travers de toutes parts, le terme « vague de froid » possède pourtant une définition très spécifique. Pour qualifier un épisode hivernal de « vague de froid », il faut que deux critères soient remplis. On utilise l’indicateur thermique national, qui est une moyenne des températures minimales et maximales en France. Il faut que cet indicateur s’abaisse sous 0,9°C pendant au moins trois jours consécutifs et qu’au moins un jour passe sous les -2°C.
Critères d’une vague de froid en France – © Météo Express
La dernière vague de froid qu’ait connu la France remonte à la fin du mois de février 2018. Celle fut de courte durée et d’intensité limitée, s’étirant sur trois jours entre le 26 et le 28 février. L’indicateur thermique national était descendu jusqu’à -3,2°C le 27/02/2018. Pour retrouver la trace d’une vague de froid marquée en France, il faut remonter près de 12 ans en arrière, entre le 1er et le 13 février 2012. Cette vague de froid avait duré 13 jours avec un indicateur thermique national s’abaissant jusqu’à -5,0°C le 11/02/2012.
Versoix sur les bords du lac Léman figé dans la glace durant la vague de froid de février 2012 – © Roger Claude
L’épisode à venir ne sera pas une vague de froid
Pouvons-nous parler de « vague de froid » à venir ? Selon toute vraisemblance, non. Le froid atteindra son pic en début de semaine. Pour la première fois depuis février 2018, l’indicateur thermique national devrait descendre sous la barre des 0°C le mardi 9 janvier. Toutefois, le seuil des -2°C ne sera pas atteint et les températures diurnes seront en hausse généralisée dès le mercredi 10 janvier. En d’autres termes, cet épisode sera à la fois trop peu intense et trop peu durable pour être qualifié de « vague de froid » à échelle nationale.
Températures maximales prévues le mercredi 10 janvier 2024 – © tropicaltidbits.com
Pourtant, tous les médias font leur gros titres sur la « vague de froid polaire » qui arrive… On ne peut que regretter l’emploi inadéquat de ce terme météorologique. Nous sommes toutefois habitués à ce que la presse généraliste utilise les superlatifs pour rendre ses articles plus vendeurs. Là où cela devient plus gênant, c’est lorsque des sites de météo ou des météorologues eux-mêmes parlent de « vague de froid » ou de « froid sibérien ». Comment demander au grand public d’employer les bons termes si les professionnels ne le font pas eux-mêmes ?…
Tous les médias titrent sur une « vague de froid » à venir… – © Google
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