Jusqu’à 183 km/h dans le Finistère
En soirée du mercredi 27 mars, une dépression remarquablement creuse – nommée Nelson – était centrée au sud-ouest de l’Irlande. En son centre, la pression atmosphérique a chuté aux alentours de 956 hPa, des niveaux records pour cette époque de l’année ! C’est ce vaste système dépressionnaire qui fut à l’origine des vents violents des dernières heures. Son cœur s’est décalé au dessus des Îles Britanniques ce jeudi.
Ainsi, les vents ont été violents au nord-ouest dès mercredi soir et ce jeudi 28 mars. Le Finistère fut de loin le département le plus touché avec plus de 100 km/h de manière généralisée. Dans les terres, on a mesuré jusqu’à 113 km/h à Landivisiau. C’est sur les caps exposés du littoral que les rafales ont été les plus puissantes avec jusqu’à 183 km/h à la Pointe du Raz (valeur à relativiser car station très exposée, sans aucun obstacle au bord de l’océan). On a également enregistré 144 km/h sur l’île d’Ouessant et 136 km/h à Barfleur sur la pointe du Cotentin.
Des dégâts limités
Si les rafales de vent pré-citées sont impressionnantes, les plus puissantes ont surtout été enregistrées en bord de mer, sur des caps ou îles habitués aux conditions tempétueuses. De plus, il est important de préciser qu’il s’agissait généralement de rafales convectives enregistrées au passage des averses. Entre celles-ci, les rafales baissaient en intensité. Par conséquent, les dégâts se limitent à quelques chutes d’arbres, particulièrement dans le Finistère. En Loire-Atlantique, un camion a été couché par le vent sur le pont de Saint-Nazaire.
Avec une telle dépression sur le proche-Atlantique, la mer était particulièrement formée. Sur les côtes bretonnes, l’ambiance était digne des tempêtes automnales ou hivernales avec des creux atteignant près de 10 mètres sur la pointe du Finistère ! Les coefficients de marées en baisse (85 puis 82) ont permis de limiter les conséquences sur le front de mer.
🌊 Images de l’océan déchaîné au Cap Sizun dans le Finistère où les rafales frôlent les 150 km/h ce jeudi après-midi ! 💨 (© Yvonne Glazick) pic.twitter.com/J5pbkHn6pl
— Météo Express (@MeteoExpress) March 28, 2024
Probable tornade sur l’Île d’Yeu
C’est en Vendée que la dépression Nelson aura finalement causé les plus gros dégâts, notamment sur l’Île d’Yeu. Mercredi 27 mars peu après 20 heures, un phénomène venteux bref mais très intense (probablement une tornade) a frappé la partie ouest de l’île en occasionnant des dégâts notables. Des dizaines d’arbres ont été littéralement arrachés. Une habitante a été légèrement blessée, touchée au visage par les débris emportés par les rafales.
Les echos radar semblent laisser peu de doutes quant à la nature du phénomène qui a touché l’Île d’Yeu mercredi soir. Ils révèlent une signature en crochet et un déplacement des nuages se faisant dans des directions contraires de part et d’autre de l’île, caractéristiques des tornades. Les premières enquêtes de terrain menées ce jeudi confirment que les dégâts, qui s’étirent sur une bande assez mince, correspondent en tous points à une tornade.
La météo va rester très agitée dans les prochains jours avec des pluies parfois copieuses, des vents forts et des orages. Consultez nos prévisions à 10 jours.